Newsletter Juin 2019

EDITO JUIN 2019

Récession économique et transition écologique, un défi pour les entreprises

La récession se profile et nous avançons dans le brouillard, avec pour repères des chiffres d’inflation faussés. La promesse d’une transition écologique est quant à elle une réalité à laquelle les entreprises doivent s’adapter.

En Chine, la production industrielle a enregistré sa plus faible croissance depuis 2002 (+5 % sur 1 an en mai). Le FMI a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie chinoise, désormais de 6,2 % en 2019 et de 6 % en 2020. Pour rappel, le PIB chinois progressait encore de 10,4 % en 2010.
Ce coup de frein s’est répercuté sur d’autres économies asiatiques comme la Corée du Sud.

Les principaux pays de la zone euro sont soit en récession industrielle, soit proches d’y entrer. La décélération industrielle touche l’Irlande, l’Autriche et l’Espagne, tandis que l’industrie allemande entre en récession.
Cette récession se concrétise dans 2 secteurs phares : l’automobile et la construction. Le secteur automobile, pilier de l’industrie européenne, a ainsi connu 8 mois de baisse consécutive jusqu’en mai. Les immatriculations ont reculé de 2 % en 2019.
Entre l’avènement annoncé de la voiture électrique et la réalité d’une technologie coûteuse et pas encore aboutie, les particuliers reportent leurs achats. Cette incertitude voit vieillir le parc automobile, tout comme l’acquéreur dont l’âge moyen a reculé de 52 à 56 ans entre 2010 et 2018.
Ce sont moins de matière à recycler pour les récupérateurs.
La construction de logements en France est marquée par une baisse de 8 % sur 1 an des permis de construire entre février et mai 2019, tandis que les mises en chantier ont chuté de 5,7 %. Cette baisse d’activité impacte les métiers de la récupération et du recyclage, alors que le BTP en France génère 227 millions de tonnes de déchets par an.
Ce nouvel état de la conjoncture provoquera un assainissement bienvenu du marché avec la disparition des plus faibles ou des entreprises « Zombies ».
La transition écologique sera, elle, beaucoup plus rapide que prévu.
Les géants miniers comme BHP parient sur une conversion accélérée à la voiture électrique. Le nickel, le cobalt, le lithium et le cuivre seront les métaux stars pour alimenter les 140 millions de véhicules électriques qui entreront en circulation d’ici 2030. Les marchés mondiaux des métaux en seront transformés, imposant aux filières du recyclage d’adapter leur activité.
Les entreprises françaises sont même prêtes à relever le défi de la neutralité carbone d’ici 2050. Selon les 27 membres de l’association Entreprises pour l’environnement (EPE) comptant Total, Renault, Engie, EDF…, la France pourrait réduire ses émissions de CO2 de 80 % d’ici 30 ans grâce à une mutation générale (industrie, agriculture, modes de vie…).
Dans ce contexte incertain, les entreprises doivent faire attention à leur structure de coûts et être bien équipées en outils de reporting pour savoir où elles vont. 

Chez KERLOG, nous vous proposons les outils pertinents comme la solution LIBRA DATA qui couvre le reporting de gestion (production, contrôle de gestion et performance des commerciaux), le reporting social (présences du personnel) et le reporting réglementaire, pour suivre vos activités et adapter votre stratégie en conséquence.

Jean-Jacques Le Gall, directeur général de KERLOG

BRÈVES JUIN 2019

Forte demande mondiale pour le lithium

Le lithium, désigné comme la nouvelle essence, reste un marché assez opaque marqué par une volatilité des prix, passés de plus de 20 000 dollars/tonne en 2017 à 12 600 dollars aujourd’hui.
La Bourse des métaux de Londres (LME) veut développer un prix de référence pour plus de transparence. Goldman Sachs estime que la production devra quadrupler d’ici 10 ans pour répondre à la demande portée par l’essor des voitures électriques.
Selon Bloomberg New Energy Finance, il s’écoulera 56 millions de voitures électriques d’ici 2040, soit plus que de voitures thermiques.

L’industrie mondiale du plastique sous pression

La pollution plastique devrait continuer de s’étendre ces 30 prochaines années, virant au désastre écologique avec 300 millions de tonnes déversées dans les océans d’ici 2030 si rien n’est entrepris. Cette hausse sera soutenue par la croissance de la production de plastique qui devrait atteindre 550 millions de tonnes en 2050 (+70 %). La prise de conscience écologique frappe de plein fouet les producteurs de plastique qui commencent à s’inquiéter, mis sous pression par leurs clients Danone, Coca-Cola, Unilever… qui tâchent de répondre à l’injonction verte des consommateurs.
Les solutions envisagées par l’industrie comptent le plastique recyclé ou même les bioplastiques.
Mais c’est la fin annoncée du plastique qui se profile : l’erreur collective de prendre un matériau pérenne et polluant pour un usage éphémère doit s’arrêter.

Fin programmée du taux réduit pour le gazole de chantier

Le gouvernement cherche à financer ses 5 milliards d’euros de baisse d’impôt. Parmi les niches fiscales dans le viseur, la fin du taux réduit pour le gazole de chantier paraît acquise. Cette sortie se ferait sur 3 ans. Les annonces sont attendues courant juin, d’ici à ce que les matériels substituables, produits à l’étranger, soient clairement établis. La réduction d’impôt par le mécénat, de 60 % dans la limite de 0,5 % du chiffre d’affaires, qui profite notamment aux grandes entreprises, sera rabotée.

Pékin brandit l’arme stratégique des terres rares face à Washington

En plein conflit commercial sino-américain, la Chine souligne la dépendance américaine vis-à-vis de ses exportations de terres rares.
Sur 35 éléments, les États-Unis n’ont aucune production pour 14 d’entre-eux. Selon la Chine, ce bras de fer minier réduirait à néant l’approvisionnement de milliers d’entreprises américaines avec à la clé la fermeture des chaînes de montage d’automobiles, d’ordinateurs, de Smartphones et d’avions, impactant jusqu’à l’industrie de la défense. Mais les Américains réagissent avec des plans d’action sur les méthodes de recyclage et de réutilisations de ces minéraux et un approvisionnement mondial diversifié. L’Europe, forte de ses savoir-faire dans l’automobile, l’exploitation minière et pétrolière a une carte à jouer dans l’exploitation des terres rares, si seulement elle se mobilise.

Conjoncture

Les cours du pétrole sont au plus bas depuis janvier, à 50,60 dollars le brent alors que les réserves de brut américaines ont progressé de 6,7 millions de barils à 483,2 millions. La production américaine progresse toujours, atteignant le nouveau record de 12,4 millions de barils.
Le marché mondial du fer connaît d’importantes tensions après la catastrophe minière de Vale au Brésil avec la rupture d’un barrage.
Le prix au comptant a dépassé pour la 1ère fois les 100 dollars depuis 2014 et la hausse pourrait se poursuivre.
La production brésilienne de minerai de fer pourrait baisser de 10 % cette année. En Australie, une tempête tropicale a impacté la production de BHP, Rio Tinto et Fortescue alors que les besoins chinois en fer sont énormes.
La production de charbon est, elle, appelée à décliner.
Le 1er groupe minier BHP vient d’annoncer qu’il se retirera de l’extraction du charbon, une annonce qui fait suite à celle de Rio Tinto, Glencore ou Westfarmers de ne plus investir dans ce secteur. Ces derniers groupes délaissent le charbon thermique, bien moins rentable que le charbon à coke utilisé dans la fabrication de l’acier.

Fermer le menu