Le coronavirus, une tempête industrielle
Le nouveau coronavirus, baptisé Covid-19, plonge la Chine dans la torpeur depuis janvier. D’une chauve-souris, animal réservoir, en passant peut-être par un pangolin capturé pour sa viande, ce coronavirus s’est invité dans le monde civilisé, partant de Wuhan. L’épidémie s’est étendue à toutes les provinces, et les métropoles géantes comme Pékin, Shanghai ou Shenzhen, deviennent des villes fantômes. La consommation a fortement ralenti, tandis que l’industrie de la Chine, qui représente 1/5 de la production manufacturière mondiale, est paralysée.
Tous les secteurs (pharmaceutique, produits high tech, aéronautique…) sont impactés par les difficultés d’approvisionnements. Dans l’industrie automobile, des fermetures d’usines sont annoncées partout dans le monde.
En Chine, bien sûr, où Toyota a stoppé ses 12 usines. En Corée du Sud, l’usine Renault Samsung Motors de Busan, le grand complexe d’Ulsan de Hyundai et 3 usines Kia vont fermer plusieurs jours. Au Japon, Nissan ferme temporairement une usine. L’Europe est aussi touchée : Fiat Chrysler va arrêter une de ses usines. Sans une amélioration à moyen terme, les fermetures pourraient se multiplier en Europe.
Cette paralysie impacte les marchés des matières premières, alors que la Chine est le 1er importateur de pétrole et le 1er producteur d’acier et de cuivre. Les autorités des régions où 90% du cuivre est fondu, où 60% de l’acier est produit et 65% du brut raffiné, ont demandé de repousser la reprise de l’activité au 11 février.
Lundi, cette reprise a tourné court pour l’industrie chinoise. Entre les restrictions de transport, les incertitudes logistiques, les mesures sanitaires et le télétravail, de nombreuses usines sont restées fermées.
Les marchés sont impactés : la consommation mondiale de pétrole recule (prévision de -435 000 barils/jour au 1er trimestre), tandis que les prix du Brent dévissent de 20% sur 1 mois. L’indice Bloomberg des matières premières a déjà perdu 7% depuis début 2020, à 74 points.
Relocalisation : vers un nouveau
maillage du territoire
L’épidémie du coronavirus exacerbe les défaillances d’une économie mondialisée. Les grands flux internationaux se grippent.
Le consensus de Washington, imposant un modèle économique unique aux pays au développement en échange du soutien financier des institutions internationales, se délite. Cette mondialisation cède le pas à de nouveaux équilibres. Il faut relocaliser, notre production et notre gestion des déchets. La région est un modèle d’avenir. Le remaillage industriel du territoire a démarré : le sidérurgiste espagnol Celsa va investir 60 M€ sur le site de son aciérie bayonnaise pour construite un laminoir. L’entreprise valorisera sa production d’acier en vendant des produits finis plus près du client final.
En Moselle, Fonderie Lorraine vient de décrocher un contrat de 15 M€ pour fabriquer 410 000 carters de moteurs électriques pour l’équipementier allemand ZF. A cette occasion, 17 M€ seront investis pour moderniser l’usine. En Isère, MTB Group profite du refus de la Chine de recycler le zorba, un broyat de déchets non ferreux, pour investir 7 M€ dans une ligne pilote pouvant traiter 10 tonnes de déchets non ferreux par heure.
Les décisions d’investissements se multiplient. Mais cette relocalisation sera progressive : 15 à 20 ans seront nécessaires pour qu’émerge le nouveau territoire industriel français.
La sortie du statut de déchet, une initiative européenne reprise par la Chine
La Chine reprend à son compte la mesure européenne de la « Sortie du statut de déchet » qui soutient l’utilisation des matières premières recyclées.
Après avoir imposé des quotas sur les importations de métaux recyclés, pour protéger son environnement et structurer sa filière recyclage, la Chine rétropédale en ouvrant ses frontières, à partir du 1er juillet, aux métaux recyclés, cuivreux et alus, sous certaines conditions de teneurs et rendements.
En France, l’État a proposé cette sortie dès 2014. KERLOG en a fait la promotion, mais FEDEREC était contre : cela permet aux gros acteurs de garder les récupérateurs captifs.
Saisissez ce débouché stratégique pour diversifier vos revenus !
L’État renforce ses contrôles des installations sensibles
Après l’accident industriel de Lubrizol, le gouvernement annonce un renforcement de 50% des inspections annuelles des sites classés d’ici à 2022. L’enjeu est d’améliorer la prévention, le suivi et le contrôle des risques industriels de plus de 600 sites Seveso dits seuil haut.
KERLOG vous propose du conseil pour anticiper toutes les exigences réglementaires liées aux déchets dangereux.
Les déchets du BTP sous REP dès 2022
Le Parlement a validé la création d’une REP pour la gestion des déchets du bâtiment à partir de 2022. Fabricants, importateurs et distributeurs participeront au financement de l’élimination de ces déchets.
La filière, farouchement opposée à une REP, n’a pas proposé une alternative convaincante aux autorités. Le coût estimé pour la filière, de 2 à 3 Mds €, augmentera en conséquence les coûts de la construction.
Déchetteries pro
L’ADEME lance la 2e session de son appel à projet 2020-2022 pour la modernisation ou la création de déchetteries professionnelles en Île-de-France.
A la clé : une aide financière pour les études et l’investissement, couvrant jusqu’à 30% des coûts du projet, dans une limite de 3 M€. Les dossiers doivent être soumis d’ici le 12 juin prochain. Les bénéficiaires seront annoncés en octobre. La Région peut abonder ces aides de l’ADEME.
KERLOG vous incite à faire cela depuis plusieurs années, nous y sommes… investissez pour l’avenir !
Accélérateur valorisation déchets,
soyez bien conseillés
Bpifrance, le ministère du Travail et la filière transformation et valorisation des déchets lanceront en juin prochain l’Accélérateur Valorisation des déchets. Cet Accélérateur s’adresse aux petites PME françaises actives dans la transformation et la valorisation des déchets (collecte, tri et transformation/valorisation/réutilisation des déchets), ayant au moins 3 ans d’existence, plus de 10 collaborateurs et un chiffre d’affaires annuel compris entre 2 et 12 millions d’euros.
Les 30 entreprises retenues bénéficieront d’un accompagnement de 12 mois incluant un diagnostic pour identifier les leviers de croissance et 10 jours de conseil.
Les véhicules hors d’usage bientôt sous REP
L’État vient d’acter la création d’un éco-organisme pour les véhicules hors d’usage (VHU) à partir de 2024. Les quelques 1 700 centres spécialisés devront signer des contrats avec les éco-organismes détenus par les constructeurs, sous peine de ne plus pouvoir exercer.
L’objectif affiché est de lutter contre la filière illégale qui voit 500 000 VHU sur 1,7 million, échapper à un traitement dans les règles. Cette tutelle est peu appréciée des professionnels qui soulignent la viabilité économique de la filière et le respect des objectifs de recyclage.